Il parait que la première phrase d’un roman est la plus importante…
Elle l’était, importante. Mais elle a changé de nombreuses fois. J’ai commencé à écrire mon premier roman après avoir terminé de lire « L’ombre du vent » de Carlos Ruiz Zafon. J’en avais lu des romans mais celui-ci m’a transportée et mieux que ça, il m’a révélée ce qu’était la construction d’une histoire à tiroirs. Je l’ai tout simplement dévoré et j’ai compris deux choses en le refermant : d’abord, j’allais écrire mon 1er roman. Ensuite, je ne pouvais pas écrire sans lire.
J’avais une idée précise de l’intrigue que je voulais développer et le personnage principal s’est imposé à moi. Son caractère, son tempérament, son aura. Tout ça a été très clair dans ma tête. Ce qui m’a le plus étonnée, c’est que j’ai commencé à décider d’un « scénario » mais très vite j’ai été surprise par les événements. Les personnages ont leur propre vie, et parfois ils nous emmènent là où on ne pensait pas aller.
Le plus dur dans l’écriture d’un roman, c’est de se lancer. Et puis une fois lancée, le plus dur c’est de garder le souffle puis de terminer le manuscrit. Ecrire un roman est un travail de longue haleine. Un mélange d’inspiration, de vide, d’imagination, de corrections, d’essais, de renoncements, de doutes et de certitudes. J’ai eu besoin de temps, de solitude, de recueillement mais aussi d’échanges et de retours critiques.
Des rencontres littéraires
Pendant l’écriture de mon manuscrit, j’ai fait ce qu’on appelle des rencontres. Je suis allée me perdre dans les librairies et je suis tombée sur des livres auxquels je ne m’attendais pas. On pourrait dire que j’ai vécu des coups de foudre.
Après « L’ombre du vent », deux autres livres ont accompagné l’écriture de mon roman : « M pour Mabel » d’Helen Mcdonalds et « Le puits » d’Ivan Repila. Avec mes trois livres de chevet, j’avançais et m’imprégnais des univers d’auteurs fascinants et inspirants. Je me nourrissais de leurs mots, de ceux des gens autour de moi, des histoires qu’on me racontait. Je devenais le corps par lequel les émotions du monde passaient. Je me contentais de raconter toutes ces histoires en une seule et même histoire.
L’écriture : Une méthode, des méthodes
Si on me demande quels sont mes techniques et mes méthodes d’écrivain pour élaborer, construire une intrigue et la rédiger, je dirais que je le découvre encore. Lorsqu’on écrit un roman, on est un peu comme un architecte face à un champ de ruines. Tout est possible, la seule limite est l’imagination. On a des idées et des mots et on tente de définir un plan, on commence par les fondations.
La rédaction du premier manuscrit, c’est comme toutes les premières fois : une découverte, une expérimentation. J’utilisais mon instinct et mon perfectionnisme pour installer de la cohérence, puis je me laissais aller à mon imaginaire et mes rêveries poétiques. Je ne contrôlais pas les va-et-vient de l’inspiration qui jouait souvent avec mes nerfs. J’acceptais et m’abandonnais à elle lorsqu’elle survenait. Sinon je m’attelais à avancer sur les transitions et les corrections. Mais j’avais une certitude : J’allais terminer d’écrire ce roman et ensuite, je le ferai découvrir au monde. Ce fût mon moteur. Il y a des histoires qu’on écrit sans savoir si elles auront l’occasion d’être lues. Mais celle-ci, je savais qu’elle existerait en dehors du tiroir de mon bureau.
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