On dit que l’univers est infini. Celui d’un écrivain l’est tout autant. L’écriture est une exploration de soi bien sûr, mais surtout une porte d’entrée vers l’Autre. On imagine facilement l’écrivain comme un solitaire qui n’a besoin de personne. Mais peut-être que, plus que quiconque, il a besoin du monde. Cependant, il a tout autant besoin d’isolement. L’équilibre à trouver entre les deux est un défi que j’essaie quotidiennement de relever.
De la nouvelle au premier roman
J’ai commencé à écrire très jeune. Instinctivement, j’ai écrit des petits poèmes, peut-être pour me familiariser avec les mots et leur mélodie, le rythme des phrases. Ce n’est que plus tard que j’ai commencé à rédiger des histoires plus longues, et, évidemment, l’exercice de la nouvelle m’a vite démangée. J’adore le défi de réaliser des intrigues courtes, définir un univers et surtout, provoquer la chute. A ce moment-là, j’ai commencé à saisir l’univers qui est le mien et qui existe de façon sous-jacente depuis longtemps.
Dans mes nouvelles reviennent souvent des thèmes et des caractères particuliers. J’ai une façon singulière de définir la réalité et de l’interpréter. Mes personnages sont souvent tiraillés entre une vision du monde rationnelle et une autre où le champ des possibles semble sans limite. Je tombe volontiers dans le fantastique. L’ambiguïté entre le naturel et le surnaturel sans pouvoir réellement trancher pour l’un ou l’autre me permet de repousser les limites de l’imagination. La littérature me permet de naviguer entre les mondes et de créer cette forme d’indécision dérangeante. Mon univers d’écrivain se situe à la frontière de l’étrange.
Mes inspirations et mon style
En tant qu’auteur, je suis bien évidemment inspirée par d’autres auteurs. La littérature américaine, avec des écrivains comme Russel Banks ou Gabriel Tallent, est souvent très visuelle, moderne et assez proche du cinéma. Elle me donne à voir une technique et un univers réaliste et efficace. Par ailleurs, j’ai eu l’occasion de lire de la littérature hispanique avec Carlos Ruiz Zafon ou Ivan Repila où le fantastique a justement une place toute particulière.
Mais d’autres arts influencent aussi mon écriture : le cinéma de Tim Burton, de M. Night Shyamalan ou d’Almodovar, la peinture ou la musique bien entendu. Je puise également mon inspiration dans la nature, le monde animal et dans mes propres rêves.
Une rencontre, un reportage, une conversation peut me mener vers une idée qui donnera ensuite une histoire. Tout ce qui m’entoure est une source potentielle. Et en tant qu’auteur, je travaille à transformer cette matière en mots et en histoire avec mon propre style.
Chacune de mes phrases doit comporter en elle-même une sorte d’infime signature. C’est ici même que doit se trouver mon univers et mon style.
Je ne pourrais pas dire que j’écris pour le plaisir. Même si, heureusement, l’écriture m’apporte souvent une vraie sensation de bonheur et de satisfaction. Si je veux être honnête, je dirais que l’écriture est chez moi une nécessité. Je n’ai pas choisi l’écriture. Elle s’est imposée à moi.
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